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Complètement inachevé, l’homme est de tous les êtres de la nature celui qui est le plus incomplet. Cette incomplétude cultive en lui le goût de l’effort et de la transformation, à l’opposé de toutes les autres espèces mortelles, des animaux particulièrement, qui ne sont que ce que la nature a fait d’eux, incapables fortement de devenir autre chose. Cette envie du développement permanent qui hante profondément l’homme est comme stimulée par son inachèvement naturel. Cet inachèvement lui est donc, à plus d’un titre, profitable puisque c’est lui qui fonde sa liberté. L’homme est libre parce qu’il cherche tout par lui-même. La nature qui le laisse ainsi, n’est donc pas méchante à son égard. Cette liberté semble propulser son existence beaucoup plus loin.
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