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Auteur(s):
Mokam David.
N° Page : 7-24
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Un acteur local de la transition et de la connexion entre des empires coloniaux au Cameroun: Robert Jabea Kum Dibongue
Résumé de l'article
Le Cameroun devint un protectorat allemand en juillet 1884, dans un contexte de concurrence
entre les puissances européennes dans le golfe de Guinée. Le hold-up allemand ne fut pas
digéré par la Grande-Bretagne et la France qui eurent l’opportunité de se venger de
l’Allemagne au cours de la Grande Guerre en Afrique. À cette occasion, elles chassèrent les
Allemands du Cameroun qu’elles se partagèrent. Si les grands épisodes de leur administration
de l’ancien territoire allemand sont bien connus, il faut dire que l’organisation de la transition
l’est peu ou prou. Comment s’étaient opérées la transition et la connexion politique des
empires coloniaux ? Quel rôle y ont joué les acteurs étrangers et locaux ? Ces préoccupations
nécessitent un éclairage. Dans le cadre du Cameroun sous administration britannique, des
figures locales jouèrent un rôle de premier plan à l’instar de Robert Jabea Kum Dibongue.
L’étude du parcours scolaire, administratif et politique de ce dernier révèle que c’est une
curieuse figure à l’esprit ouvert, qui a comme anticipé des évènements à venir, en
s’intéressant aux langues des tombeurs de l’Allemagne au Cameroun. Cet apprentissage de
trois langues s’est conjugué avec son lieu de naissance et la partition du Cameroun pour faire
de lui un acteur principal dans la transition entre l’administration allemande et
l’administration britannique. Les mêmes facteurs lui ont permis d’assurer la connexion entre
l’Empire colonial français et l’Empire colonial britannique en Afrique et d’être un acteur de
premier plan dans la quête de la réunification du Cameroun.
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Auteur(s):
Roval Caprice GOMA-THETHET BOSSO.
N° Page : 25-38
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Les migrations Ambamba entre mythes et réalités (XVIII e e -XIX siècle)
Résumé de l'article
Les Ambamba constituent une entité du complexe ethnique bantu. Leur présence
est depuis signalée au Gabon et en République du Congo. Les traditions de ce groupe
ethnique, corroborées par une gamme d’écrits historiques, soutiennent vivement que leur
présence dans ce territoire est le résultat de longues migrations débutées, sans doute au XVIII
siècle, en raison de plusieurs facteurs consécutivement à l’insuffisance des terres à cultiver,
aux conflits inter claniques, aux catastrophes naturelles, etc. Pourtant, grâce à l’analyse
historique, qui supplée l’absence des travaux archéologiques, il est désormais acquis que ces
migrations s’inscrivent dans le double mouvement du mythe et de la réalité. Mythe, parce que
le discours officiel construit autour de ces déplacements tourne l’épaule vers un passé plein de
stéréotypes. Réalité, dans la mesure où la toponymie apporte à l’analyse historique un
matériau essentiel qui permet de vérifier les traditions endogènes sur ces circulations qui
fixèrent définitivement les populations au XIXe
siècle.
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Auteur(s):
Edith Mireille Tegna.
N° Page : 39-53
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Départ des Européens ou africanisation de l’institution législative au Cameroun français entre 1946 et 1960?
Résumé de l'article
En 1946, l’institution représentative est instaurée dans les territoires français d’Afrique. Cette
innovation inquiète l’administration coloniale, qui voit en cette institution, la perte de son
pouvoir dans ses territoires. Afin de garder leur emprise sur le territoire, elle s’implique
considérablement dans ces assemblées. Ceci en créant des assemblées à deux sections : une
première section pour les Français et une seconde pour les Africains. Les revendications
nationalistes et le processus de décolonisation qui s’activent vers la fin de la Seconde Guerre
mondiale, poussent les Français à envisager un éventuel départ de leur colonie. Ce départ
progressif passe par le transfert de l’autorité. L’institution parlementaire n’y échappe pas.
C’est ainsi qu’on assiste à une “décolonisation” de l’Assemblée au Cameroun. Ce départ des
Français d’une institution qu’ils avaient créée et façonnée implique t-il une africanisation de
l’Assemblée ? Telle est la question qui focalise notre attention. Ce travail d’analyse examine
dans ses méandres ce processus de départ des Français de l’Assemblée, et surtout le processus
d’appropriation de cette culture parlementaire que d’aucuns ont appelé “africanisation de
l’Assemblée”. Pour ce faire, nous avons opté pour une combinaison des approches
diachronique et synchronique. Ainsi, l’analyse des documents et informations récoltés sur le
terrain nous a permis de parvenir à la conclusion selon laquelle le processus d’africanisation
de l’Assemblée, qui a été une étape essentielle dans la décolonisation du Cameroun, est très
lent et se poursuit toujours au point d’influencer encore aujourd’hui, le dynamisme de cette
institution.